La France aura-t-elle son bac HN en « Humanités Numériques » ?

Le communiqué « Jules Ferry 3.0 » du CNN.

L’association Humanistica, association francophone des humanités numériques, est heureuse de constater que le Conseil National du Numérique ait jugé approprié, dans son rapport « Jules Ferry 3.0 Bâtir une école créative et juste dans un monde numérique », d’inclure l’enseignement des humanités numériques parmi les sept propositions qu’il formule.

Accéder au rapport (PDF) (voir les pages 50-54)

La proposition 3 de ce rapport, intitulée « Oser le bac Humanités Numériques » dessine les contours d’une nouvelle filière offerte aux lycéens français, dans un premier temps destinée à être mise en place de manière expérimentale. En se positionnant « au croisement des sciences, lettres, et sciences humaines et sociales, en décloisonnant ces champs du savoir », ce bac est un complément aux filières existantes, ES, L et S.

Humanistica salue cette volonté d’aller de l’avant et d’expérimenter de nouvelles solutions pédagogiques. Elle rappelle toutefois qu’un tel projet pourrait faire oublier que tous les élèves sont concernés par l’irruption des technologies numériques : gardons-nous donc de créer une formation qui, dans une noble intention de décloisonnement des disciplines ne crée un cloisonnement supplémentaire. Ce ne sont pas les seuls lycéens « HN » qui doivent pouvoir bénéficier de ces « pédagogies orientées autour de projets surtout collaboratifs, classes inversées, supports numériques (MOOCs), […] » , mais l’ensemble des lycéens. Alors que le rapport relève que « le bac L est aujourd’hui déconsidéré », c’est peut-être plus par un soutien « numérique » au bac L que celui-ci sera redynamisé que par la création d’une nouvelle filière.

Quoi qu’il en soit, et c’est la valeur et le but de ce rapport, celui-ci a le très grand mérite de créer un débat – relayé par un vaste éventail de médias – et de mettre à disposition des pouvoirs publics des propositions d’actions (recommandations 14 à 16) qui les outillent face à une nécessaire réforme « numérique » de l’éducation.